Emilie reprend lagym...mais sans les barres!
Ici un article de du journal de L'EQUIPE datant du 29-12-2006
C'était au beau milieux des Mondiaux au Danemark, où elle était absente, en octobre : Yves Kieffer, entraîneur national de courageuses Françaises (10es), lâchait qu'Émilie Le Pennec, absente pour cause d'année sabbatique, ne pourrait désormais plus aider ses compatriotes que sur trois agrès. Que, pour elle, « les barres asymétriques, c'était fini ». Un vrai pavé dans la mare : c'est en se lovant autour de ces barres que la jeune femme avait été sacrée championne olympique en 2004, puis d'Europe au printemps suivant. « En fait, je viens juste de reprendre parce que mon problème physique semble s'améliorer », précise Émilie, qui a profité des fêtes pour reprendre l'entraînement à l'INSEP.
Ce problème qu'évoque la championne, qui aura dix-neuf ans le 31 décembre, c'est une fissure sterno-claviculaire, détectée alors que son épaule ne cessait de se luxer. « Depuis ma reprise en septembre, j'ai accumulé les exercices de renforcement et les séances quotidiennes de kiné pour consolider l'articulation. Y compris de la musculation des bras avec des poulies, explique Le Pennec. Un mois et demi plus tard, on a refait des images (IRM radiographies) qui ont montré une évolution favorable. » Entre-temps, elle a également subi une opération pour se faire enlever des dents de sagesse. Pour autant, Émilie Le Pennec ne se berce d'aucune illusion sur ses chances futures à cet agrès. « C'est clair que c'est toujours mon truc, j'adore les barres, avoue-t-elle. Mais je ne vais pas hypothéquer mon avenir pour les privilégier. D'ailleurs, je crois que c'est une bonne chose aussi de se fixer des
objectifs différents pour raviver ma motivation. »
En l'occurrence, si elle s'imagine toujours un destin de généraliste, « avec un mouvement aux barres qui ne sera pas énorme » en termes de difficulté, elle se verrait bien briller prochainement au sol – où elle fut médaillée de bronze européenne en 2005 –, voire au saut, où elle prépare un Yourchenko double vrille et un second envol corps carpé. « Mais il faut rester raisonnable, insiste-t-elle quand on lui souffle la possibilité d'y briguer un nouveau titre olympique à Pékin, en 2008. Pour l'instant, Cheng Fei (double championne du monde au saut) est très au-dessus du lot. » D'ici là, Émilie Le Pennec n'entend griller aucune étape. La première date cochée sur son agenda est le 24 février, pour le premier test national du collectif tricolore, où elle ne présentera que trois agrès. Il sera temps, alors, de « retrouver des automatismes dans la préparation des compétitions », à l'approche des Internationaux de France à Bercy, mi-mars. Sa première sortie importante depuis les Mondiaux à Melbourne, fin 2005. – C. L.